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Lilie et son dos pourri
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8 janvier 2014

Post-op... à la bourre...

En premier lieu :

Je vous souhaite à tous une bonne année 2014. Pour ceux qui souffrent, je vous souhaite qu'enfin une solution soit trouvée...

Désolée pour tout ce silence, mais vous en comprendrez la raison par la suite (euh, enfin presque...).

 

18 novembre :

ça y est ma valise est bouclée. A 15h, nous prenons la route direction Strasbourg. Jusque là, je ne me sentais pas stressée, mais en route, je sens mon estomac se nouer un peu... après tout c'est normal, qui va en dansant sur la table d'opération ? Même si l'on est confiant, il y a toujours une pointe d'appréhension...
16h, arrivée au service. L'infirmière m'accompagne dans ma chambre. Je serai en chambre double, mais ma voisine n'arrivera que demain. Les locaux sont vraiment lugubre, mais le personnel dans son ensemble à l'air plutôt sympa... Par contre, si nous disposons bien d'une pièce avec les toilettes et un lavabo dans la chambre, pas de douche... celles-ci se trouvent au bout du couloir... 

Questionnaire, examens, paperasse, le tout s'enchaine. Mon mari reste à mes côtés. J'ai choisi le lit à côté de la fenêtre, celle-ci donne sur les quais, en travaux... Je découvre vite que le mobilier est aussi ancien que le bâtiment, les boutons de la commande du lit ne correspondent pas à ce qu'ils indiquent, mais je retiendrai vite sur lequel appuyer pour bouger le dossier... 
Les consignes pour le soir me sont données : Normacol (pour bien vider les intestins) et douche à la bétadine... Quel programme... réjouissant...
Le réveil est prévu à 5h30 le lendemain matin, pour la douche à la bétadine, je suis la première au programme.

19 novembre :

Ils sont venus me réveiller comme prévu aux alentours de 5h30. Direction la douche pour la famseuse douche à la bétadine... Je suis montée au bloc aux alentours de 7h, où je suis accueillie par un infirmier qui m'installe sur le brancard, à grand renfort de couvertures, je patiente quelques minutes dans une pièce entre les couloirs des bâtiments et l'entrée des blocs. J'ai l'impression d'être dans une pièce de stockage, il y a des placards partout, des branquards partout, des couvertures qui trainent partout, bref...de tout partout... On viendra bientôt me chercher pour me poser dans le couloir à côté de "mon" bloc. Une infirmière vient se présenter à moi, c'est elle qui s'occupera de moi au bloc. Questions habituelles (enfin, je me souviens plus de toutes les questions, mais bref, c'est les questions habituelles on va dire, entre temps, mes neurones ont grillés...) On parle de mon cas, je lui explique, la première opération, dont la greffe n'a pas pris, etc...Le médecin anesthésiste se présente à moi, recommence ses questions et est coupée dans son élan par l'infirmière qui lui dit que tout est déjà vérifié. Au bout d'un moment d'attente, je fais mon entrée dans le bloc. On me demande sans cesse si je n'ai pas froid. Je ne me sens pas stressée, je suis assez sereine, on plaisante avec le personnel... L'infirmière se saisie d'un cathéter et me pique sur le dessus de la main... Elle a beau être super sympa, elle ne sait pas piquer.. heureusement que j'étais en train de parler, sinon, j'aurai râlé... Le médecin anesthésite me demande où seront les prochaines vacances, je lui répond que je sais même pas quand ce sera, alors à défaut, elle me demande quelle destination me ferait envie...

... et j'entend de l'agitation autour de moi, quelqu'un dit quelque chose du genre " elle doit rester à plat la jeune dame, elle a une brèche"... on s'affaire autour de moi, on me demande si ça va, si j'ai mal, ça bipe de partout... je suis en salle de réveil, ça y est c'est fait. J'ai mal, très mal... je crois bien que c'est la première fois que j'ai répondu 10 quand on m'a demandé mon niveau de douleur et que j'aurai eu envie de répondre 15... On m'explique la pompe à morphine, on me foure le bouton dans la main, ya qu'à appuyer dès que je sens une douleur...  J'ai un bloc en mousse rose en guise d'oreiller, je sens que mon oreiller, le vrai est sous mes genoux. il y a des fils partout, je ne sais pas d'où ils viennent ni où ils vont. Je sens que j'ai une sonde urinaire et cela me rassure, je n'aurai pas besoin de réclamer le bassin le cas échéant, ce qui me stressais un peu, vu l'endroit de la cicatrice.

On me descend dans ma chambre, je ne sais pas trop l'heure, je crois me souvenir avoir vu quelque chose comme 14h30 sur mon réveil, mais n'en suis vraiment pas sûre... Lorsqu'on m'installe en chambre je découvre un peu tout mon "appareillage" : la perf, un drain de chaque côté, la sonde urinaire, les lunettes à oxygène... On m'explique que je dois rester à plat pendant 3 jours car j'ai une brèche. Je ne m'inquiète pas, ce n'est rien de grave, même si c'est un peu pénible car obligée de rester allongée...
A mon arrivée dans la chambre ma voisine est arrivée... en écrivant ces mots, je me rend compte qu'il ne pouvait pas être 14h30 quand je suis redescendue en chambre, les admissions se faisant à 16h... C'est en arrivant devant ma chambre que le personnel me dit que ma voisine est arrivée pendant ce temps. Ils n'avaient même pas encore mis mon lit à sa place, que je lui ai lancé "bonjour ! moi, c'est Lilie !" ... tu parles, je dormais encore à moitié...

Mon mari m'appelle, voir comment ça va. Je suis encore toute sonnée, je lui dit ça va, je sais que je lui parle "complication, brèche", lui ne connaissant pas grand chose va s'affoler un peu, mais je ne le saurai que quelques jours plus tard. Heureusement, ma mère a pu le rassurer un peu lorsqu'il lui en a parlé au téléphone. Ma belle-mère, elle, me verra déjà en fauteuil... ce qui m'amusera a posteriori...en même temps, moi, je peux en rigoler, je n'ai pas vécu toute cette angoisse, loin de là...

Me voilà donc partie pour 3 jours à plat. Je n'ai pas droit aux repas, on me donnera juste de l'eau et de la tisanne, mais le reste, je serai nourrie par perf... c'est marrant, moi qui suis plutôt grosse bouffe, je n'ai même pas ressentie la faim... La toilette le matin se fait au lit, les aides-soignantes font ça très bien, et j'ai beaucoup apprécié toutes leurs précautions pour respecter la pudeur du patient...  Régulièrement on vient remplacer mes poches de perf. Tous les matins, lors des relevés des constantes, ils relèvent aussi les niveaux des drains et le nombre de fois que j'ai appuyé sur la pompe à morphine/qu'elle m'en a délivré
Au bout de 48h, ça commence a être long, je ne sais plus trop comment me coucher... je me tourne et me retourne, un coup sur le dos, un coup à gauche, un coup à droite... mais c'est le martyre à chaque fois que je bouge aussi... pfff... vivement vendredi...

 

22 novembre

ça y est, c'est l'heure de la libération ! J'ai même droit à un vrai petit déj !

WP_20131122_001

Après le petit dej, on vient m'aider à me lever pour ma première fois. Il me faut quelques minutes assise au bord du lit avant que ça n'arrête de tourner, on m'emmène dans la salle d'eau, et on m'assoit devant le lavabo, je traine ma potence avec perf, drains et compagnie... J'arrive à faire ma toilette "du haut" pendant que les aides-soignantes refont mon lit. Une aide-soigante me fera petite toilette et toilette du bas au lit.

Puis l'infirmière vient, commence par me virer les perf... fini la pompe à morphine, c'est elle que je regrette le plus... En même temps, il était temps, ma veine est gonflée et dure, et on la suis jusqu'au pli du coude tellement c'est rouge...elle choisit de laisser encore la sonde urinaire le temps de s'occuper du pansement et des drains. Elle attaque donc le pansement, commence par retirer l'enorme bande de tissu autocollant, ils n'y sont pas allés de main morte. Je lui demande de faire une photo, pour voir à quoi ça ressemble.

WP_20131122_003

Puis elle nettoie la plaie, et c'est au tour des drains. Depuis la sortie du bloc (même avant d'y entrer je crois) j'ai une peur bleu de ce moment, j'ai peur que ça fasse mal... Elle me rassure.. et puis ma voisine (opérée au niveau des cervicales) y a eu droit la veille et m'a rassurée également. L'infirmière m'explique comment on va procéder. Elle compte jusqu'à trois, et je souffle un bon coup. Et ben c'est passé "comme une lettre à la Poste"... je n'ai rien senti... Elle fait venir le médecin pour qu'il vérifie si tout va bien. J'ai une grosse bosse à droite de la cicatrice, mais a priori pas d'inquiétude à avoir. Me revoilà enfin avec un pansement tout neuf, moins grand, moins épais, bref, plus confortable. Elle fini par retirer la sonde urinaire... et me demande d'appeler la première fois que j'aurai besoin d'aller aux toilettes, pas question de se lever toute seule. La première fois se passera bien, et j'aurai le droit à mon indépendance...

Entre temps, ma voisine, elle, a gagné le droit de rentrer chez elle, je me retrouve toute seule dans ma chambre, je l'aimais bien moi, ma voisine... nif... L'équipe me dit que je ne devrais pas avoir de voisine tout de suite, on est vendredi, et sauf urgence, il n'y aura pas d'admission... Pour ma sortie, l'équipe est en train de s'organiser, il faut contacter le centre de convalescence où j'ai demandé à aller avant de rentrer chez moi.

Dans l'après-midi, la kiné vient me cehrcher, pour m'emmener en radio. Je fais l'aller à pied, je ne marche vraiment pas vite, mais je suis contente de bouger. Le retour se fera en fauteuil, je suis épuisée.

Le "sauf urgence" est arrivé... Dans la soirée, je gagne une nouvelle voisine, une jeunette de 18 ans qui s'est défenestrée du deuxième étage pour échapper à l'incendie de son immeuble : elle s'est fracturée une vertèbre, mais n'a quasiment pas mal. Il lui faudra néanmoins quelques jours de patience, ils vont lui injecter un ciment pour la réparer, mais ils la gardent en attendant d'avoir un créneau en radiologie interventionnelle, mais la préviennent tout de suite que rien de sera fait pendant le week-end... la jeunette est impatiente, et râle... Elle me fais l'effet d'un petit poussin égaré qu'on a envie de prendre dans ses bras pour le rassurer...

Niveau douleurs pour moi, c'est pas terrible, avec le débranchement des perf, il faut réadapter le traitement antalgique. Et les douleurs sont là, bien là, j'ai super mal. J'aurai droit à ma morphine en gélule.. 

Le lundi, l'infirmière entre en trombe dans la chambre, on a l'impression qu'elle est débordée et court partout. Elles nous glissent rapidement les instructions. Pour moi, sortie demain direction le centre de convalescence.

Mardi matin, donc, soit 8 jours après l'intervention, me voilà prête avec ma valise, j'attend les ambulancier qui doivent me chercher vers 9h. On me donne les différents papiers, mais aussi les clichés du bloc :

14_11_22-bloc profil001          14_11_22-bloc face001

Il y a une heure de trajet jusqu'au centre. Tout ça se fait en ambulance couchée. Le centre de convalescence se trouve en altitude et la petite route qui serpente jusque là haut, aura eu raison de mon estomac : j'ai arrosé l'ambulance comme il faut. Et c'est donc dans un bel état que je fais mon entrée dans le bureau des admissions...

 

A suivre...

 

 

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Lilie et son dos pourri
  • La vie avec un spondylolisthesis. A travers ce blog, j'espère pouvoir donner une idée à l'entourage des personnes touchées par cette pathologie, de ce que l'on endure, grâce à mes connaissances, mon expérience et celles des autres, grâce à des liens.
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